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En Angleterre, berceau du football, on peut être un peu old school quand il s’agit de parler de ballon rond. Pas certain, donc, que tout le monde voit d’un très bon œil l’introduction d’un nouveau système de vidéo d’arbitrage, permettant, d’après The Guardian, de rendre une décision « en quelques secondes » grâce à vingt-huit caméras.
Un laps de temps court, presque autant que la période sans football cet été. Après l’Euro en Allemagne, les tournois des Jeux olympiques ou encore la Supercoupe d’Europe, la plupart des compétitions domestiques reprennent leurs droits ce week-end, dont la Premier League. Manchester United accueille Fulham, vendredi, à 21 heures, pour le coup d’envoi de la saison 2024-2025.
Les performances des Red Devils seront scrutées, mais pas autant que celles de leur voisin de City. Quadruples tenants du titre, les Skyblues semblent une fois encore les favoris à leur propre succession. Mais ils n’ont plus autant de marge sur le reste de la meute. L’an dernier, le titre s’était décidé lors de l’ultime journée de championnat face aux Gunners d’Arsenal. Un duel à distance qui devrait de nouveau animer l’Angleterre.
La confiance n’est d’ailleurs pas de mise. « Je ne suis pas sûr que Manchester City soit prêt », a reconnu Pep Guardiola après la victoire de ses ouailles contre United lors du Community Shield – rencontre opposant le dernier vainqueur du championnat contre celui de la Coupe d’Angleterre –, le 10 août (1-1, 7-6 aux tirs au but). Son effectif est vieillissant et le coach espagnol s’est montré inhabituellement discret sur le marché des transferts, alors que son propre contrat se termine en juin 2025. Il a même laissé filer l’une des ses meilleures armes en sortie de banc, l’Argentin Julian Alvarez, à l’Atlético Madrid.
Loin des terrains, les Mancuniens devront aussi mener un match judiciaire. Le club aux fonds émiratis fait l’objet d’une enquête portant sur 115 infractions financières présumées aux règles de la Premier League. Le club est convoqué devant la justice en septembre, le verdict est attendu en 2025. Difficile dans ce contexte de résister aux assauts répétés d’Arsenal. « City n’est pas imbattable et j’ai l’impression que certains joueurs sont un peu usés, note Gilles Grimandi, défenseur de l’équipe londonienne entre 1997 et 2002. En face, les Gunners ont de grosses ambitions. Ce serait une énorme déception pour eux s’ils ne remportaient pas de titre. »
Les Londoniens n’auront plus l’excuse de l’inexpérience et peuvent compter sur un groupe jeune mené par l’attaquant anglais Bukayo Saka (22 ans) et le défenseur français William Saliba (23 ans). « Ils sont en feu. Chaque année, on dirait qu’ils sont de plus en plus difficiles [à battre] », a reconnu Pep Guardiola. Etre « en feu » est une chose, mais il faudra veiller à ne pas se brûler les ailes. La saison dernière, l’entraîneur Mikel Arteta avait choisi de ne pas trop faire tourner son effectif, et l’avait payé en voyant son groupe à bout de souffle enchaîner quatre matchs sans victoire durant la période de Noël.
Si le championnat d’Angleterre regorge de cadors, difficile d’en imaginer un autre s’inviter dans la course au titre. Liverpool va d’abord devoir négocier le départ de l’emblématique coach Jürgen Klopp, après près d’une décennie passée sur les bords de la Mersey. Si son remplaçant, le Néerlandais Arne Slot, assure « ne pas avoir été rebuté » à l’idée de prendre la place de l’Allemand, il sait que l’histoire d’amour avec des supporteurs pensant encore à leur « ex » pourrait mettre du temps à débuter.
« Il y aura sûrement quelques années de transition à Liverpool. Et l’histoire n’est pas optimiste quand on regarde ce qu’il s’est passé dans les autres clubs après le départ d’un grand entraîneur », juge Gilles Grimandi. Arsenal et Manchester United attendent ainsi toujours un premier titre de champion après les départs de leurs entraîneurs emblématiques, Arsène Wenger (1996-2018) et sir Alex Ferguson (1986-2013). Huitièmes de Premier League l’an dernier, les Mancuniens ne semblent pas prêts à jouer tout de suite les premiers rôles et risquent d’attendre encore un peu.
Reste l’interrogation Chelsea. Malgré un effectif pléthorique construit à coups de centaines de millions d’euros sur le marché des transferts, les Blues peinent à assembler les pièces du puzzle. D’autant que la valse des entraîneurs à sa tête n’aide pas à stabiliser le club. Après le départ de l’ex-coach du Paris Saint-Germain Mauricio Pochettino, c’est l’Italien Enzo Maresca qui aura le redoutable honneur de s’asseoir sur le banc londonien à partir de ce week-end.
Valentin Moinard
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